基本説明
La manière d’envisager les questions de santé change radicalement au cours de la période moderne. On passe d’une politique d’assistance aux pauvres, d’une attitude fataliste, à des mesures de prévention et de défense contre les contagions, à un engagement plus assumé du pouvoir royal dans l’organisation hospitalière symbolisé par la mise sur pied de l’Hôpital général et au XVIIIe siècle par la création de la Société royale de médecine.
Les signes d'une mutation en profondeur se multiplient, ténus, dépourvus de liens entre eux, au moins au premier abord. Quelle relation existe-t-il en effet entre la fondation d'ordres féminins dédiés au soin des malades dans les hôpitaux, les cartes placées au fond des lits des forçats malades, annonciatrices des futurs dossiers médicaux, où seraient indiqués leurs noms et les soins à leur apporter, l'intention royale de faire distiller les eaux minérales afin d'en connaître les propriétés, et la grande réorganisation hospitalière de l'Hôpital général voulue par Louis XIV ?
Ces faits, du XVIIe siècle, ouvrent un horizon nouveau en matière de santé, constituent des conditions préalables à la révolution médicale qui prendra une substance plus scientifique ultérieurement. Peut-on parler d'une étape préscientifique où, autant que la science et ses représentants, comptent les initiatives publiques et privées des ordres religieux, de la puissance publique, voire des édiles municipaux ?