Full Description
Cette étude porte sur les discours théoriques et les dispositifs rhétoriques auxquels la fiction de langue anglaise a recours pour se légitimer, dans un contexte de ferme condamnation morale et de mépris de la part des doctes. Ces discours et ces dispositifs se déploient dans des titres, des préfaces et au coeur même des récits. Les auteurs les mobilisent pour affirmer que leur récit contient une vérité morale ou, le plus souvent, pour présenter ce dernier comme un compte rendu factuel. Cette revendication de l'historicité fait intervenir la figure du narrateur témoin, garant de la véracité des faits relatés, ainsi que celle de l'éditeur de manuscrit, qui s'impose à partir des années 1700. Avec la parution de «Joseph Andrews» (1742) de Henry Fielding la fiction se met à exhiber sa propre fictionalité: elle devient auto-réflexive.
This study explores the theoretical discourses and rhetorical devices used by writers to legitimate fiction at a time when it was considered immoral by theologians and despised by scholars. The use of such discourses and devices is found in titles, prefaces and throughout the narratives themselves; they are employed to assert that the narratives contain moral truths or to assert their status as fact, thus rendering the narratives acceptable to the readership. The claim to factuality is asserted by the figure of the narrator-as-witness, who guarantees the veracity of the facts relayed, and, from 1700 onwards, by that of the manuscript editor. Following the publication of Henry Fielding's «Joseph Andrews» in 1742, the fiction of the period begins to flaunt its own fictionality, marking the emergence of self-reflexive fiction.