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基本説明
De quoi sommes nous fait? Assurément de ce qui nous précède. Mais s'il nous parait évident d'appliquer cette logique à nous-mêmes, le passé nous semble composé d'éléments clos sur eux-mêmes. Nous saisissons l'histoire par blocs. La Renaissance est humaniste et pas autre chose. Le baroque est extravagant et n'est que cela. On découpe le réel en tranches. On le débite pour mieux le circonscrire. Mais on en oublie vite qu'il n'est pas cela. Que le mode opératoire de connaissance d'une chose n'est pas la chose. Pour retrouver vraiment l'homme, il convient d'aller par-delà le morcellement qu'a opéré sur lui l'histoire. Renaissance noire, deuxième tome du chef d'œuvre de Miklos Szentkuthy, Le Bréviaire de Saint-Orphée, est centré sur la personnalité de Monteverdi. Mais le centre chez Szentkuthy est très large ou comme percé de traverses. Et approcher Monteverdi se fait chez lui avec Saint-Dunstan, Brunelleschi ou Roger Ascham. Soit un Evêque mort en 988, l'inventeur de la perspective au 15ème siècle ou le précepteur de Elisabeth Tudor, mort en 1568, soit un an avant la naissance du génial créateur de l'Orfeo. C'est bien la première chose qui frappe à la lecture de Renaissance noire : l'anachronisme. Non pas l'anachronisme vécu comme erreur, ni forçage, mais comme procédé. Par lequel se construit la possibilité de recomposer une histoire qui ne soit plus une succession d'instant mais un flux. Un flux dont émerge l'idée d'un homme qui ne peut accéder vraiment à l'existence qu'hors de soi.