基本説明
« J'ai voyagé trop loin, j'ai
travaillé trop dur. J'ai vécu sous des climats brutaux, et me suis associé à
des gens épuisants. » De retour à
Florence, le narrateur erre dans les jardins Boboli et les salles du palais
Pitti, longe les quais de l'Arno en contemplant « le fleuve jaune et les
collines violettes ». Toutes les impressions d'autrefois lui reviennent
comme intactes, avec la même charge d'émerveillement et de souffrance. «
Chaque chose m'en rappelle une autre, mais aussi se rappelle elle-même, simultanément.
Mon imagination trace un grand cercle, et revient au point de départ. » Proust avait lu Henry James et on ne
peut qu'être frappé de l'intérêt qu'ils manifestent tous deux pour la
perception et la mémoire. « J'ai fermé les yeux, note le narrateurde
Retour à Florence, et j'ai écouté. Je pouvais presque entendre le bruissement
de sa robe sur le gravier. »
Les troublantes ressemblances qui
font basculer la conscience du narrateur de la Recherche, Henry James nous
les fait ressentir de façon non moins vertigineuse. Cette contessa
Bianca Salvi, « morte il y a dix ans », dont il cherche à retrouver la
trace, l'auteur l'a-t-il connue – ou son modèle – lorsqu'il découvrit Florence,
dix ans avant d'écrire le texte ? L'a-t-il lui aussi fréquentée cette «
vieille maison merveilleuse, via Ghibellina », où elle tenait salon ?
Et ce jeune Anglais, Stanmer, qui tombe amou-reux de sa fille, est-il son autoportrait ? Les jeux de miroir sont incessants
dans ce Retour à Florence, tout comme dans les deux récits situés à
Venise et à Rome, savamment tissés par l'éblouissant conteur des Papiers
d'Aspern.



