基本説明
À Ouidah, au Bénin, le douloureux passé de la traite des esclaves s'entremêle avec un héritage architectural transmis par les Afro-Brésiliens, descendants d'esclaves revenus en grande partie du Brésil sur les côtes africaines au milieu du XIXe siècle. Leur influence a profondément marqué l'urbanisme, les savoir-faire et les dynamiques sociales locales. Ce patrimoine est toutefois porteur d'ambiguïtés historiques et est aujourd'hui au coeur de vastes projets de mise en tourisme intensif. En valorisant les maisons de la communauté « agouda » et les lieux de mémoire, l'État béninois cherche à faire de la ville une vitrine du tourisme mémoriel. Or, cette entreprise soulève des tensions au sein de la population : quelle mémoire valoriser ? Comment transmettre une histoire aussi complexe sans la simplifier, sans en occulter les aspects sombres, ni la marchandiser ? Le texte met en lumière les conflits d'interprétation entre reconnaissance patrimoniale, exigences touristiques et responsabilité historique. Il appelle à une patrimonialisation plus éthique, sensible aux mémoires plurielles, capable d'honorer les douleurs du passé sans les transformer en spectacle.