基本説明
Penser avec le métaphysicien de l'esse ipsum en dégageant l'armature philosophique de son oeuvre théologique dans le dessein de la rendre audible et faire de saint Thomas d'Aquin un interlocuteur incontournable de la pensée métaphysique : tel est le dessein de cet ouvrage. Ce projet se veut en accord avec l'esprit de l'Aquinate qui voulut donner à la raison humaine toute son autonomie pour la mettre plus sûrement au service de la foi.
À L'intelligence ne part pas des vérités révélées, elle prend son élan au contact du monde extérieur, de la réalité concrète offerte aux sens. La pensée dépend de ce point de départ. Thomas considère la « vérité des choses » et s'élève de l'expérience sensible de l'ens finitum à l'esse ipsum per se subsistens, au-delà duquel il n'y a rien. La question « Comment se fait-il qu'il y ait quelque chose et non pas rien ? » prend, alors, tout son sens.
L'intelligence métaphysique se sont opposées, tour à tour, la raison scientifique qui réduit ce qui est au mesurable, au quantifiable, au chiffre - dont l'origine arabe (zîfr) signifie zéro - c'est-à-dire au rien d'étant, et l'oeuvre déconstructrice de la métaphysique des auteurs qui se sont imposés au XXe siècle et se sont trouvés contraints de justifier l'idée d'une improbable et aberrante expérience du néant. Ils ont conduit à une mystique nihiliste qui trouve son achèvement dans l'au-delà de l'être, c'est-à-dire dans le non-être.
« L'enfer est de se croire au paradis par erreur », a écrit Simone Weil. L'expérience et l'histoire récente de l'humanité nous ont enseigné que le sort d'une civilisation dépend du point de départ de la pensée.