基本説明
La membrane du veau est l'enveloppe fœtale qui entoure l'animal à sa naissance, et qu'il doit percer pour naître. Allégorie magnifique pour un premier livre, qui retrace la chronique d'une adolescence incertaine, d'une enfance comme un conte nocturne scandinave, plein de nuit, de glace et d'oiseaux qui cognent aux carreaux. Nous sommes dans un univers rural, avec ses animaux, ses watergangs, ses odeurs de kermesse, son atmosphère religieuse, et le cercueil du frère.
C'est un livre imprégné de la mélancolie de l'enfance, d'une jeune fille qui voudrait rêver près de quelqu'un, un livre où les êtres « flottent entre fuir et désir d'être vus ». Livre d'une jeune fille qui n'est pas sûre d'être une fille, qui voudrait, en écartant « suffisamment les bras », faire sortir la fille d'elle-même. Un livre pour se rassembler. On est frappé par la douceur qui émane de ces poèmes de l'incertitude qui se présentent comme de longues phrases de proses qui ne vont à la ligne que pour devenir un poème, pour s'inventer poèmes. Rijneveld joue des images avec une profusion saisissante, comme si le livre était tout entier dans la vélocité du regard d'une enfant qui voudrait tout voir, tout embrasser, et qui ressent ce qu'elle ne voit pas. Il en résulte que ce qui est mouvant, incertain, complexe, fuyant, outré, c'est le monde et pas soi. Souvent la douleur affleure dans la brutalité d'une image. Le temps de s'en remettre, le texte est déjà plus loin, grâce à cette capacité de transgression de l'espace par les images, une aisance à se projeter plus loin grâce à la fulgurance des images.
Membrane du veau est mû par le désir d'atteindre l'autre rive, « là où le monde était censé commencer pour de bon ».

              
              

