基本説明
Cet essai développe une réflexion autour du photographique dans son lien à la mémoire
et au deuil, qu'il soit intime ou d'ordre historique. Il montre que la photographie est une
figure de deuil, autrement dit, elle fait à la fois coupe et lien. À travers un corpus restreint
de trois films-essais, cet ouvrage analyse des figures de deuil et des gestes filmiques
singuliers. Dans
La Danse des souvenirs
(2002), Naomi Kawase est confrontée à une mort
intime. L'imbrication de clichés photographiques dans le film produit une suspension qui
provoque un renversement dans cette trajectoire dont l'issue semblait fatale. La cinéaste
use de la photographie comme une figure de lien qui permet de relier les vivants et les
morts. Dans
Ce répondeur ne prend pas de messages
(1978), Alain Cavalier, incarne un
homme endeuillé. Le cinéaste reprend un grand nombre de clichés photographiques
tirées de ses archives personnelles, parmi lesquelles des coupures de journaux
représentant des cadavres de la guerre. Dans ce geste de reprise, la problématique prend
une dimension historique. À l'instar de la photographie devenue ici figure de coupe, le
film déploie un ensemble de figures où la rupture insiste, participant d'un jeu de deuil.
Avec
Le Journal
(1973-1982) de David Perlov, qui est enserré entre deux guerres, le texte
aborde la problématique dans sa dimension politique. Le cinéaste israélien, qui est aussi
photographe, utilise différents formats de photographies.