基本説明
Parler des nations autochtones nous ramène à l'histoire de notre discipline, notamment celle du fondateur de l'ethnopsychanalyse. En effet, George Devereux considérait comme ses plus proches amis des chamans et des interprètes autochtones. Il a d'ailleurs choisi de faire disperser ses cendres sur le territoire mohave, en Arizona, il écrivait d'ailleurs « je me suis davantage senti chez moi parmi eux que n'importe où au monde » (Devereux, 1996, p. 36). L'ethnopsychanalyse est donc née de l'amitié avec les Premières Nations, et c'est cette amitié qui a permis de saisir le réel de ces communautés. Le passé, ce sont aussi les conquêtes coloniales et les génocides des premiers peuples. Le présent, ce sont les conséquences politiques et psychiques de ces violences avec les traumas historiques, intentionnels et les répercussions sur la santé (mortalité infantile, consommation, suicide, violences, etc. (Comas-Díaz et al., 2024)). Ces violences ne sont pas seulement historiques (Coulthard, 2018). Elles se poursuivent aujourd'hui sous différentes formes, comme les atteintes aux droits de la personne, les injustices reproductives (stérilisations forcées, enlèvements d'enfants par les services de protection de la jeunesse), la destruction du territoire et l'absence d'autonomie politique. Le présent et le futur, ce sont les luttes menées par les nations autochtones à travers le monde pour défendre leur terre, comme on peut le voir d'ouest en est du Canada. En effet, les nations combattent la destruction de la terre, que ce soit par exemple dans l'opposition au pipeline de la nation Wet'suwet'en ou dans les résistances contre l'industrie forestière de la nation innue. Ces luttes sont vitales tant on sait la place fondamentale de la terre dans la psyché et la guérison autochtone (Redvers, 2020).



