基本説明
Le troisième tome d'Une histoire de l'art d'après Auschwitz s'efforce de montrer comment et par quelles voies les figures disparues ont pénétré nos imaginaires collectifs et remis en cause les fondements théoriques de la figuration elle-même.
Ces configurations se caractérisent par des œuvres qu'on qualifie en premier lieu de mémorieuses, c'est-à-dire qui entretiennent avec la mémoire de l'événement un rapport qui peut être indirect sans être oublieux pour autant. L'enjeu de ce chapitre premier est de rappeler que « d'après » ne signifie pas que les œuvres issues d'Auschwitz soient rivées à l'événement, mais au contraire qu'elles en dérivent jusqu'à se configurer avec d'autres événements (par exemple la Guerre d'Algérie) ou d'autres situations qui peuvent être internes à l'histoire de l'art (l'avènement de la performance, de l'installation, etc.).
Il n'en demeure pas moins que les œuvres d'après Auschwitz provoquent une série de clivages à l'intérieur des modalités traditionnelles de la configuration artistique. Le chapitre 2 en examine successivement trois manifestations : 1o ces œuvres obéissent à une logique de trace et non plus de tracé ; 2o elles font appel à un mode de figuration allusif qui les distingue du registre allégorique traditionnel ; 3o elles substituent à la figure générique de la métaphore celle de l'hypotypose.
Ces clivages renouvèlent par conséquent profondément les structures de configuration des imaginaires collectifs.