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基本説明
La peinture figurative et évanescente de Jérémy Liron se déploie en grande partie par séries, aux noms empreints d'une sourde mélancolie, comme ses Tentatives d'épuisement, ses Images inquiètes, ou ses Absences. Les Archives du désastre, qui comptent aujourd'hui près de 400 pièces de modeste format et auxquelles sont consacrées ce volume, sont l'une d'entre elles. Elles recueillent un ensemble de figures spectrales, dessinées à la craie noire, puis voilées d'une couche de peinture vert de Hoocker. Elles sont les reliques d'un désastre, d'un changement d'astre, qui eut lieu avec la vague d'attentats terroristes durant la dernière décennie.
L'élan obsessionnel à l'origine des Archives du désastre est avant tout une tentative d'enregistrer la secousse, comme le confie Jérémy Liron : « Ce travail est une réaction à des événements successifs et aux débats, discours qu'ils ont suscités. Pour reprendre le titre d'un petit livre de Marielle Macé, nous étions sidérés et il me fallait, pour sortir de l'incompréhension, pour me dégager de ce mur, considérer comment nous en étions arrivés à ces attentats de 2015. Comment les Talibans dynamitaient les vestiges magistraux et très émouvants de civilisations passées. Comment Boko Haram décapitait, abattait de sang-froid des civils, saccageait un musée, un site archéologique. Il me fallait au moins, comme l'écrit Patrick Boucheron, prendre date, enregistrer la secousse. » Le mot sidération, originellement, dit une influence soudaine des astres sur le comportement d'une personne, sur sa vie, sa santé : c'est bien une telle influence secrète que cherchent à approcher et à traduire les Archives du désastre.