基本説明
À la différence d'un John Donne, largement célébré de son vivant, l'oeuvre de Thomas Traherne est restée très longtemps inconnue. Pourtant il est peut-être le plus grand des poètes métaphysiques anglais.
Dans sa préface à l'Anthologie bilingue de la poésie anglaise de la Pléiade, Bernard Brugière présente ainsi ce mouvement : « Aux côtés de Donne, figure dominante du groupe, il faut citer les noms de quatre grands poètes religieux : George Herbert, Richard Crashaw, Henry Vaughan, Thomas Traherne [...] On trouve à la fois chez Traherne un mysticisme hédoniste et un panthéisme radieux [...] Dans l'illumination de l'Innocence (originelle ou retrouvée), l'antique lumière de l'Éden baigne le monde actuel et l'âme du poète. Le Paradis est ici et maintenant, nullement un rêve lointain. [...] Traherne rejoint Nicolas de Cuse lorsqu'il célèbre l'inclusion du macrocosme dans le microcosme (ou leur identité), mais il fait pressentir de même l'idéalisme magique, l'intériorité infinie de Novalis, l'innocence de Blake, la gloire de l'enfance auréolée de la vie antérieure telle que nous la dépeint Wordsworth. »
L'oeuvre de Traherne est encore quasiment inconnue en France. Le seul volume traduit est dû au philosophe Jean Wahl. Il s'agit des Poems of Felicity traduits sous le titre Poèmes de la félicité, aux Éditions du Seuil (1951, 144 pages). Les Centuries of Meditation sont le chef d'oeuvre de Traherne. Elles comprennent quatre Centuries de cent méditations plus la dernière qui n'en contient que dix. Traherne est mort à l'âge de trente-sept ans et il est vraisemblable que les Centuries aient été écrites entre à la toute fin de sa vie.