基本説明
- Lieux de mystère, espaces de création, intérieurs adultères, maisons closes ou territoires secrets, les chambres closes entretiennent d’étroits rapports avec l’art, au carrefour entre plusieurs disciplines, peinture, photographie, littérature, bande dessinée, cinéma.
Les Demoiselles d’Avignon naissent la même année, 1907, que Le Mystère de la chambre jaune. Les premiers à voir le tableau le décrivent en des termes qui n’auraient pas déparé chez Gaston Leroux : « quelque chose de fou et de monstrueux » venait de se commettre dans « la chambre de la bonne », comme on surnommait l’atelier de Picasso à Montmartre.
Empruntée au roman policier, la notion de « chambre close » sert ici à dessiner et comprendre le rôle de l’espace intérieur dans l’art et le discours sur l’art au cours des XIXe et XXe siècles. Elle vise à la fois les images, la légende de l’artiste, les dispositifs de production et d’exposition de la peinture.
La chambre close désigne d’abord les images qui bousculent l’univers calfeutré, symbole de la propriété bourgeoise que Walter Benjamin comparait à un étui. Des premières bandes dessinées au cinéma muet, l’image humoristique a tiré des effets tragi-comiques de l’incompatibilité explosive entre les murs clos et leurs occupants fébriles.