基本説明
Dessinateur politique redouté dans les années 1970, dessinateur poétique admiré d'un large cercle d'amateurs, Martial Leiter saisit ici la fugacité du paysage vu depuis la fenêtre d'un train.
Le dessin peut parfaitement fixer un paysage, une nature morte, un corps ou un visage, mais il peut aussi suggérer le mouvement des choses : les vagues de la mer, la folie d'une rivière, l'agitation d'un ciel nuageux. Après avoir exprimé la majesté immobile de la montagne — dans Les Ombres éblouissantes —, Martial Leiter s'est concentré sur l'aspect fugitif du paysage, vu en partie de la fenêtre d'un train. Grand voyageur, il dit avoir passé la moitié de sa vie dans un wagon. Il dessine ce qu'il voit, à travers l'écran du compartiment, mais aussi ce qu'il ne voit pas, parce que tout ce qui défile sous ses yeux est fugitif, fugace, aussi cherche-t-il dans ses souvenirs l'impression laissée par un bouquet d'arbres ou l'embouchure d'un fleuve qui soudain disparaît — mais qui l'a frappé, dans son spectacle éphémère, souvent mélancolique. Encore une fois, l'artiste nous démontre, dans son dessin apparemment réaliste, combien il bouscule notre vision pour mieux la rendre exigeante. Ici, le dessin triomphe : il dit l'improbable, l'évanescent ; il dit la beauté du monde, dans le verso de sa carte postale. Bruno Pellegrino, qui compte parmi les jeunes plumes les plus talentueuses de la Suisse romande, signe la préface.