基本説明
Dossier coordonné par Marine Bobin, Christel Cournil et Sébastien Rozeaux Les pollutions, qu'il s'agisse de substances chimiques ou de gaz à effet de serre, engendrent une dégradation durable de l'environnement, affectant tant la biodiversité que la santé humaine. Loin de se limiter à de simples nuisances, ces pollutions sont désormais reconnues comme des délits ou des crimes, impliquant des victimes et des responsables. Face aux crises écologiques majeures, les attentes sociétales évoluent vers une meilleure reconnaissance des victimes, qu'elles soient humaines ou non humaines. Cependant, l'indemnisation et la réparation des préjudices sanitaires et environnementaux demeurent complexes. L'invisibilisation des victimes constitue un phénomène récurrent : qu'il s'agisse des riverains exposés à l'amiante, des populations affectées par les pesticides ou les PFAS, les procédures de reconnaissance restent longues et ardues. La séparation institutionnelle entre santé professionnelle et santé environnementale entrave la reconnaissance globale des atteintes subies par les populations. La difficulté à établir un lien de causalité entre l'exposition et le dommage représente un obstacle central à l'indemnisation, particulièrement pour les victimes non professionnelles. Les limites du droit existant persistent face aux pollutions différées et aux risques impactant les générations futures. Néanmoins, un mouvement récent émerge avec la montée en puissance du droit international et des juridictions régionales des droits de l'Homme, visant à pallier les carences nationales et à imposer aux États de nouvelles obligations et responsabilités.