基本説明
Un temps de crise grave peut devenir un moment de grande espérance. Nous savons aujourd'hui que la civilisation du logos sous laquelle l'Occident vit depuis près de deux mille ans, dans une dialectique constante entre philosophie et christianisme, arrive à un point à la fois d'accomplissement et d'épuisement. Elle avait d'abord donné sa confiance à des explications englobantes. Celles-ci ont trouvé, dans l'Antiquité, leur forme quasi idéale : le logos avait pris alors un tour mystique et débouchait vers un Au-delà de tout, qui n'a laissé indifférent ni l'islam ni le christianisme. Dans la modernité, il s'était organisé de manière parfaitement immanente (Spinoza) ou soigneusement historique (Hegel, Marx). À présent, il continue son chemin, mais devant l'épuisement des idées et des constructions qui lui donnaient corps et sens, il ne conserve que son armature essentiellement mathématique, dépouillée de toute réalité, sinon celle du nombre — ce que, dans notre langage actuel, nous appelons le « virtuel ». Nous pouvons recueillir aujourd'hui l'efficacité de ces pensées et pratiques pénétrées de la dynamique du Tout et du Rien. Mais, au point où nous en sommes actuellement, il y a une vraie menace que le Tout bascule vraiment dans le Rien et que nous allions à la catastrophe éthique, humaine, cosmique. Il a manqué sans doute à cette civilisation le respect du Quelque chose : ni tout, ni rien, mais substance, action, relation.