- ホーム
- > 洋書
- > フランス書
- > LITTERATURE GENERALE
- > Oeuvres classiques
基本説明
Faut-il, peut-on résumer Les Misérables ? Ce qu'en dit Hugo a de quoi intimider : "La destinée et en particulier la vie, le temps et en particulier ce siècle, l'homme et en particulier le peuple, Dieu et en particulier le monde, voilà ce que j'ai tâché de mettre dans ce livre, espèce d'essai sur l'infini." Un essai ? et sur l'infini ? Infini et roman ne font pas toujours bon ménage. Mais ce roman-là, Baudelaire l'a bien vu, est "construit en manière de poème". Même idée chez Rimbaud : "un vrai poème". Et chez Hugo déjà : "le poème de la conscience humaine", "une épopée supérieure et définitive". Un livre à part, bien sûr. Une somme, à la fois montagne et océan. Commencé par un pair de France en 1845, interrompu "pour cause de révolution" en 1848, repris par un proscrit en 1860, c'est un roman de l'exil. "Parole enchaînée, c'est parole terrible." Mme Rimbaud mère s'inquiète du pouvoir de cette parole devenue action. Elle reproche à Izambard de l'avoir mise sous les yeux de son fils. Ce faisant, elle rejoint Lamartine, qui jugeait le livre faux et dangereux. En 1862, il n'était pas le seul. Mais la ferveur des lecteurs ne cessera de croître et donnera aux Misérables un statut d'oeuvre populaire, "au sens où Homère est de la littérature populaire : une littérature qui s'adresse aux hommes de tous les temps et de toutes les cultures" (Simon Leys). Trop tard pour Mme Rimbaud : Arthur admire le "forçat intraitable", dont Une saison en enfer se souviendra. Un siècle et des poussières plus tard, le rimbaldo-hugolien Pierre Michon enfonce le clou : "Méfiez-vous des types bien. Fiez-vous aveuglément à tout forçat évadé." Entré au catalogue de la Pléiade en 1951, le roman du forçat évadé se joue du temps.



