基本説明
Domestiqué vers le 4e millénaire avant notre ère, l'âne joue un rôle considérable dans la culture matérielle et la vie quotidienne des peuples de l'Antiquité méditerranéenne. Les documents nous montrent surtout un animal qui travaille : il porte, il tire, il pousse, il foule. Par là même, son image symbolique est le plus souvent positive, même si la mythologie en dresse un portrait plus nuancé, et si les fables et les proverbes mettent en valeur son obstination et son manque de lucidité. Au Moyen Âge, l'image de l'âne se dégrade fortement : il devient symbole de paresse, de luxure, de bêtise, de folie même. Ses oreilles prennent désormais place sur la tête des sots, des bouffons et des fous. Le cheval lui fait une forte concurrence et le confine aux tâches subalternes. L'âne devient un animal au service des plus pauvres et s'en trouve plus ou moins méprisé. Seule l'histoire sainte le valorise : il a eu l'honneur d'assister à la Nativité puis de porter le Christ lors de son entrée à Jérusalem. À l'époque moderne, la symbolique de l'âne s'inverse progressivement : le sot devient sage et l'animal obtus, clairvoyant. La zoologie fait de réels progrès. Buffon en fait une espèce autonome et vante ses qualités. La sensibilité romantique prend le relais et commence au XIXe siècle à s'apitoyer sur le sort de cet animal par trop humilié et brutalisé. Poètes, conteurs, artistes en proposent un portrait renouvelé, aimable, bienveillant qui se prolonge jusqu'à nos jours dans le livre pour enfants, le monde des jouets, le cinéma, les jeux vidéo, les emblèmes et les symboles. Aujourd'hui, peu d'animaux disposent d'un capital de sympathie qui lui soit supérieur.